contexte
Au cours des dernières années, les immunothérapies ont montré un réel impact sur plusieurs types de cancers et l'utilisation de notre propre système de défense est une stratégie qui fait désormais partie de l’arsenal thérapeutique, au même titre que la chimiothérapie, etc. Cependant, les règles de la réponse immunitaire dans le cerveau sont mal connues et les défis posés par les tumeurs du cerveau sont encore considérables. Les glioblastomes représentent près de 20 % des cas de tumeurs primitives du cerveau et en sont l’une des formes les plus agressives.
projet
Ce projet est celui de deux équipes de recherche dirigées par le Pr Doron Merkler (travaillant notamment sur la sclérose en plaques et le lien entre fonction métabolique et autoimmunité) et le Dr Paul Walker (expert de l’immunothérapie) qui ont décidé d’associer leurs connaissances pour proposer une recherche translationnelle pilote. Ensemble, ils veulent exploiter les découvertes faites sur la protéine TOX et son rôle sur le système immunitaire pour rendre les techniques d'immunothérapie plus efficaces. Les résultats d’un tel projet translationnel pourraient avoir un très grand impact dans les traitements immunothérapeutiques actuels.
Où en sommes-nous ?
Janvier 2024 : Les résultats de ce projet mettent en évidence de nombreux défis non encore résolus dans la compréhension et le traitement des glioblastomes. L’analyse des cellules du système immunitaire qui entourent la tumeur montre que le vaccin anti-tumoral testé chez la souris modifie l’expression de certaines molécules inhibitrices produites par les Lymphocytes T et n’a pas l’effet escompté. Afin de développer une immunothérapie véritablement efficace pour ce type de cancer, il va donc falloir développer un système permettant de favoriser l'infiltration des seules cellules immunitaires bénéfiques. En s'appuyant sur les résultats de ce projet et sur les données issues de patients participants à des essais cliniques, nous gardons espoir de proposer à terme de meilleures thérapies, scientifiquement fondées, pour le cancer du cerveau actuellement incurable.
Mars 2022 : L’immunothérapie a démontré un large succès dans le traitement de certains cancers agressifs. Cependant, l’efficacité de cette méthode reste très limitée dans le traitement des glioblastomes. L’objectif de cette étude est d’évaluer si l’association de l’immunothérapie avec un vaccin viral anti-tumoral est un traitement prometteur contre ces tumeurs. Contre toute attente, les résultats indiquent que l’adjonction d’un vaccin anti-tumoral interfère avec l’efficacité de l’immunothérapie se traduisant par une croissance tumorale plus importante. Ce phénomène est en cours d’investigation et pourrait aider à la compréhension des freins à l’immunothérapie et potentiellement aider à l’amélioration de la prise en charge thérapeutique du glioblastome.
chefs de projet
Docteur Paul Walker, Biologiste, Service d'oncologie, Département d'oncologie, Hôpitaux Universitaires de Genève & Maître d'enseignement et de recherche/Privat docent, Département de Médecine (DEMED), Faculté de Médecine de l’Université de Genève
Professeur Doron Merkler, Médecin adjoint agrégé, Service de pathologie clinique, Département Diagnostique, Hôpitaux Universitaires de Genève & Professeur ordinaire, Département de pathologie et d’Immunologie (PATIM), Faculté de Médecine de l’Université de Genève