Alzheimer : vers de nouvelles thérapies par absorption microbienne

Mieux comprendre la maladie d’Alzheimer et ses interactions avec la flore bactérienne intestinale
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Recherche
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CONTEXTE

Alzheimer et les maladies apparentées : une question majeure de santé publique. Actuellement, 148'000 personnes atteintes de démence vivent en Suisse. En raison du vieillissement de la population, ce nombre devrait doubler d’ici à 2040. Environ 9% des plus de 65 ans en sont atteints, et le risque de développer la maladie double tous les cinq ans à partir de l’âge de 65 ans. On estime que seule une petite moitié des personnes sont diagnostiquées. Il faut donc se mobiliser pour accélérer les réformes et encourager la recherche.

 

PROJET

Ce projet vise à confirmer la relation entre la flore microbienne intestinale et la maladie d’Alzheimer, à partir de l’analyse et la comparaison de la flore bactérienne de patients atteints de la maladie et de sujets sains. Les résultats issus de ces recherches permettront d’identifier les acteurs microbiotiques favorables à retarder l’évolution de la maladie, et donc la mise en place de nouvelles thérapies.

Ce projet est rendu possible grâce aux généreux soutien de la Fondation Edmond J. Safra, la Fondation Child Care, l'Association Suisse pour la Recherche sur Alzheimer, et de deux donateurs anonymes.

 

Où en sommes-nous ?

Avril 2024:Le lien établi grâce à des modèles de souris qui ne développaient pas la maladie d’Alzheimer lorsqu’elles étaient dépourvues de microbiote intestinal est maintenant étudié à travers une cohorte de patients du centre de la mémoire (900 participants à ce jour). Des analyses poussées du microbiote intestinal pour identifier sa composition et sa fonctionnalité, ainsi que les métabolites qui sont produits, sont en cours. Ces analyses devraient permettre d’identifier le meilleur cocktail de probiotiques qui sera à tester à une plus large échelle encore à travers une étude interventionnelle de phase I.

 

Mars 2022 : Les premiers résultats montrent que chez des souris « Alzheimer » triple transgéniques, c’est-à-dire présentant des dépôts de plaques Tau et Amyloïdes dans le cerveau, la transplantation de microbiote intestinal d’individus résistants à la maladie, améliorait leurs performances de mémoire visuelle, réduisait le dépôt de plaques d’amyloïde et la complexité de leur composition, et augmentait la réponse neuro-inflammatoire favorisant la dégradation de ces plaques. Des résultats prometteurs à confirmer dans un autre modèle de souris. 

 

CHEF DE PROJET

Professeur Giovanni Frisoni, Médecin adjoint agrégé, Service de gériatrie, Département de réadaptation et gériatrie, Hôpitaux universitaires de Genève & Professeur ordinaire, Faculté de médecine, Département de réadaptation et gériatrie, Université de Genève