Contexte
Dans cette période Covid-19, on en aurait presque oublié la grippe "saisonnière" et ses 250’000 à 500’000 décès chaque année.
Les personnes les plus touchées sont les personnes fragiles. Le phénomène dit de surinfection bactérienne serait responsable de ces décès : en présence du virus de la grippe, certaines bactéries qui logent naturellement dans nos voies aériennes supérieures et qui jouent habituellement un rôle protecteur, deviennent pathogènes et nocives, créant une surinfection dans les poumons. Celle-ci peut dégénérer en septicémie et causer le décès du patient.
Projet
Ce projet cherche à comprendre les mécanismes de surinfection bactérienne suite à une contamination aiguë par un virus. Il est porté par deux experts en microbiologie de la surinfection, en bactériologie, génétique et immunologie, ayant l’ambition de proposer une solution pour enrayer le processus de surinfection.
Où en sommes-nous ?
Mai 2024: Au cours des deux dernières années, les chercheurs ont découvert que les bactéries s'adaptent au paysage immunitaire et/ou métabolique rencontré dans les poumons de souris pré-infectées par le virus de la grippe. Cette adaptation se traduit par l’expression de gènes clés permettant de déjouer le système immunitaire de l’hôte et de se propager, aboutissant in fine à la surinfection. Néanmoins, les chercheurs ont pu montré que l’expression de ces gènes clés varient au cours du temps après l’infection et est parfois différente d’une souche de bactérie à l’autre, ce qui reflète la complexité des interactions bactéries-hôte qui sont en jeu lors d’une surinfection. Les recherches se poursuivent pour confirmer ces résultats et ouvrir la voie à de nouvelles approches en matière de diagnostic et de traitement de la surinfection.
Chefs de projet
Professeur Simone Becattini, Professeure assistante, Département de Pathologie et d'Immunologie (PATIM), Faculté de Médecine de l’Université de Genève
Professeur Mirco Schmolke, Professeur associé, Département de Microbiologie et Médecine Moléculaire (MIMOL), Faculté de Médecine de l’Université de Genève