Contexte
Dans cette période Covid-19, on en aurait presque oublié la grippe "saisonnière" et ses 250’000 à 500’000 décès chaque année.
Les personnes les plus touchées sont les personnes fragiles. Le phénomène dit de surinfection bactérienne serait responsable de ces décès : en présence du virus de la grippe, certaines bactéries qui logent naturellement dans nos voies aériennes supérieures et qui jouent habituellement un rôle protecteur, deviennent pathogènes et nocives, créant une surinfection dans les poumons. Celle-ci peut dégénérer en septicémie et causer le décès du patient.
Projet
Ce projet cherche à comprendre les mécanismes de surinfection bactérienne suite à une contamination aiguë par un virus. Il est porté par deux experts en microbiologie de la surinfection, en bactériologie, génétique et immunologie, ayant l’ambition de proposer une solution pour enrayer le processus de surinfection.
Où en sommes-nous ?
Janvier 2025 : Au cours des deux dernières années, les chercheurs ont découvert que les bactéries s'adaptent au paysage immunitaire et/ou métabolique rencontré dans les poumons de souris préinfectées par le virus de la grippe. Cette adaptation se traduit par l’expression de gènes clés permettant de déjouer le système immunitaire de l’hôte et de se propager, aboutissant in fine à la surinfection. Les dernières analyses du laboratoire montrent que deux enzymes (AdhE et AdhA) sont particulièrement essentielles à cette adaptation. En bloquant leur action avec un médicament, le Fomepizole, déjà utilisé pour une autre indication (intoxication au méthanol), l’équipe a réussi à limiter la prolifération bactérienne lors de la surinfection. Elle explore maintenant les facteurs de l’hôte responsables du déclenchement de ce processus afin d’avoir une vue globale du processus menant à la surinfection.
Chefs de projet
Professeur Simone Becattini, Professeur assistant, Département de Pathologie et d'Immunologie, Faculté de Médecine de l’Université de Genève
Professeur Mirco Schmolke, Professeur associé, Département de Microbiologie et Médecine Moléculaire, Faculté de Médecine de l’Université de Genève