Contexte
Les anticorps sont des "réactifs biologiques" utilisés en biologie médicale pour détecter des antigènes spécifiques. L'immunothérapie, par exemple, les utilise à des fins thérapeutiques contre le cancer. Grâce à l’arrivée des anticorps recombinants il y a quelques années, les patients ont pu bénéficier de thérapeutiques ciblées mieux tolérées, avec une amélioration de la qualité de vie lors de maladies chroniques très invalidantes (polyarthrite rhumatoïde ou maladie de Crohn, par exemple). Les anticorps recombinants sont créés en laboratoire en utilisant la technique de "Phage display", un processus scientifique innovant qui permet la construction de banques d'anticorps de différentes natures (humaine, souris, singe, lama etc.).
À Genève, les chercheurs utilisent une banque d'anticorps produite par une société externe, mais avec une utilisation limitée, ne permettant pas d’en profiter pour la recherche clinique et donc comme outil de diagnostic ou thérapeutique.
Projet
Le projet consiste à construire une banque d'anticorps recombinants made in Geneva, créée sous la responsabilité de la Faculté de médecine de l'Université de Genève, qui dispose des compétences scientifiques requises. Les chercheurs et médecins de l'Université de Genève et des HUG pourront accéder librement à cette banque, et les anticorps qu'ils auront produits pourront être utilisés comme ils le souhaitent, en respectant les réglementations des bonnes pratiques en matière de recherche fondamentale, translationnelle et clinique.
où en sommes-nous ?
Septembre 2023: L'équipe publie les résultats d'une étude comparative d'anticorps recombinants dédiés à la détection de protéines par immunoflurorescence dans le journal FEBS openbio.
Janvier 2023: la banque d'anticorps nano passe les premières étapes de contrôle qualité avec succès. Une nouvelle banque, cette fois de catégorie ScFv est en cours de création et donne du fil à retordre aux chercheurs.
Septembre 2021: La première banque de nanoanti-corps a été produite chez le lama, avec succès et est déjà utilisée par les chercheurs de l'Université de Genève, notamment dans la recherche fondamentale sur le diabète. Le développement de la banque se poursuit avec les études sur la qualité de fixation de ces anticorps. Le projet se poursuit par le développement d'une banque d'anticorps humains, plus difficile à fabriquer mais dont le potentiel thérapeutique est plus élevé.
Chefs de projet
Professeur Pierre Cosson, Professeur ordinaire, Département de physiologie cellulaire et métabolisme (CMU), Faculté de Médecine de l'Université de Genève