CONTEXTE
Sur les 234 millions d'opérations chirurgicales entreprises dans le monde, 3,5% seulement bénéficient aux plus pauvres de la population. Ce chiffre rappelle les disparités énormes dans l'accès aux soins de santé. Dans certains pays, jusqu'à 10% des nourrissons meurent pendant la période néonatale et une part considérable de cette mortalité peut être attribuée aux anomalies congénitales. En termes de chirurgie pédiatrique, les besoins restent encore négligés et souvent, les anomalies congénitales ne sont pas réparées, entraînant des incapacités permanentes ; les enfants meurent ainsi de problèmes chirurgicaux corrigibles.
PROJET
Ce projet, Geneva Project in Global Children's Surgery, est adapté aux besoins identifiés localement et destiné à avoir un impact sur le long terme. L’idée est de promouvoir l’accès aux soins chirurgicaux pour chaque enfant, chaque fois qu'il en a besoin, sans causer l'appauvrissement de sa famille. Cela implique d’agir sur la formation des professionnels de la santé, la qualité des infrastructures et le réseau de soutien. Le projet est prévu sur une durée de cinq ans et cible notamment les enfants atteints de malformations anorectales et de la maladie d’Hirschsprung.
Ce projet est rendu possible grâce aux généreux soutiens des donateurs de la Fondation privée des HUG, de la Fondation André & Cyprien, de la Fondation Dora, de la Fondation Francis & Marie-France Minkoff, du Rotary-Club de Nyon la Côte, de la République et du Canton de Genève et de la Confédération suisse.
Où en sommes-nous ?
Mars 2024: Il aura fallu deux ans à ce programme pour voir le jour. Deux années d’échanges, de discussions, de rencontres, de détermination aussi, pour bâtir ce Plan de développement de la chirurgie pédiatrique au Burkina Faso.
Ce programme a déjà eu un impact réel sur l’écosystème chirurgical pédiatrique dans le pays. La nouvelle infrastructure tient ses promesses et permet de soigner de plus en plus d’enfants dans la région du Sud-Ouest, ce qui mène à un désengorgement de l’hôpital pédiatrique central de Ouagadougou.
Des centaines de professionnels ont bénéficié de formations adéquates pour prendre en charge les enfants de façon optimale et 400 professionnels supplémentaires seront formés l’année prochaine.
Toutes les interventions de ce programme ont été réalisées sur la base de recherches-actions menées par les Hôpitaux universitaires de Genève et l’Institut pour les sciences de la santé de Ouagadougou, et cela pour mieux orienter les activités ciblées.
Nous tenons aussi à souligner l’importance de notre volet communautaire ayant abouti à un renforcement de la collaboration avec les tradipraticiens, les agents de santé à base communautaire et les infirmiers chefs de poste, acteurs fondamentaux du système de santé. Nous sommes aussi fières d’avoir sensibilisé près de 100’000 villageois sur les accidents domestiques, les brûlures et fractures étant parmi les premières causes d’hospitalisation.
Ce programme a non seulement contribué à créer une impulsion majeure pour le développement de cette discipline, mais il fournit également à la communauté d’intérêt un programme de mise en oeuvre concret pour confirmer le principal défi que nous devons relever : l’intégration de la chirurgie pédiatrique dans le cadre plus large de la santé globale.
CHEFFEs DE PROJET
Professeure Barbara Wildhaber, Médecin cheffe de service, Service de chirurgie de l'enfant et de l'adolescent, Département de la femme, de l’enfant et de l’adolescent, Hôpitaux universitaires de Genève & Professeure ordinaire, Faculté de médecine, Département de pédiatrie, gynécologie et obstétrique, Faculté de médecine, Université de Genève
Sophie Inglin, Gestionnaire indépendante de projet en santé internationale