Contexte
Des études scientifiques récentes ont démontré que la résistance des bactéries aux antibiotiques pouvait venir de leur capacité à se protéger du milieu extérieur. Un peu comme un château-fort qui, à l’approche des attaquants, referme le pont-levis. Par un mécanisme moléculaire en chaîne, les bactéries referment leurs parois, diminuant le flux de molécules externes pénétrant dans leur enceinte, mais empêchant donc également le passage des molécules antimicrobiennes. Trouver le maillon faible afin de déjouer cette protection est devenu un enjeu important.
Projet
Ce projet, mené par deux grandes équipes de chercheurs spécialisées dans la virulence bactérienne, vise à mieux comprendre ces mécanismes et à rendre les traitements antibactériens efficaces. Il utilise les techniques de séquençage génétique pour identifier les protéines impliquées dans la résistance antimicrobienne chez la bactérie Pseudomonase Aergunosa. Cette dernière fait partie des bactéries les plus pathogènes en milieu clinique: celles pour lesquelles il faut impérativement trouver de nouvelles solutions thérapeutiques ou préventives.
OÙ en sommes-nous ?
Janvier 2022 : De nouvelles relations chimiques et génétiques responsables de la résistance bactérienne aux antibiotiques ont pu être identifiées par ce projet de recherche, notamment lors de la pénétration d'antibiotiques classiques, tels que la vancomycine, à travers la membrane externe des bactéries. Certains mutants de Pseudomonas aerginosa expriment cette résistance in vitro, uniquement lorsque leur membrane externe est compromise. En outre, la petite molécule auranofin a été redécouverte comme un antibiotique pouvant être utilisé pour inhiber la croissance de P. aerginosa de type sauvage, mais la résistance à l'auranofin se manifeste par l'activation de pompes d'efflux qui expulsent le médicament. Il est donc intéressant de déterminer à l'avenir l'efficacité de l'association de l'auranofin avec des inhibiteurs de pompes à efflux ou avec des mutants de P. aerginosa dans lesquels la fonction de barrière de la membrane externe est davantage compromise par d'autres antibiotiques.
CHEFS DE PROJET
Professeur Patrick Viollier, Professeur ordinaire, Département de microbiologie et de médecine moléculaire, Faculté de médecine, Université de Genève
Professeur Christian Van Delden, Médecin adjoint agrégé responsable d'unité, Service des maladies infectieuses, Département de médecine, Hôpitaux universitaires de Genève & Professeur ordinaire, Département de médecine interne, Faculté de médecine, Université de Genève